L’achat, la consommation et l’utilisation du cannabis comme étant un moyen de traitement de certaines maladies font débat dans plusieurs pays qui sont encore pour la prohibition de cette substance jugée illicite. Dans ce sens, la France applique toujours certaines des réglementations anti-cannabis les plus strictes en Europe. Toutefois, les choses évoluent lentement du fait qu’il n’y a plus vraiment de secrets concernant les bienfaits du cannabis légal sur la santé ainsi que la réforme autour de ce produit dans le monde. Cette situation a d’ailleurs amené l’Assemblée nationale à voter en faveur de l’expérimentation du cannabis thérapeutique qui est déjà sur la bonne voie dans une trentaine de pays. L’expérience et le retour des patients vont surtout permettre d’avancer dans cette démarche.
L’avis des patients, un élément déclencheur
Bien qu’aucune étude scientifique n’atteste les vertus du CBD, ce n’est pas vraiment le cas pour les patients qui démontrent un avis favorable concernant l’usage de ce genre de produit qui a changé leur vie. Dans ce cadre, Nicolas Authier, médecin psychiatre, spécialisé en pharmacologie et addictologie, a tenu à témoigner de l’efficacité du cannabis thérapeutique dans une interview donnée à Libération. Il s’est basé sur l’expérience vécue par l’un de ses patients atteint d’une ostéogenèse imparfaite ou maladie des os de verre qui a constaté une nette amélioration de son état grâce à la consommation de cannabis.
L’expérimentation du cannabis thérapeutique
Outre le retour des patients, les développements mondiaux ainsi que la décision de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de changer la classification du cannabis CBD afin de faciliter son usage médical et les conditions de sa livraison ont surtout entraîné la France à prendre position dans ce contexte. De ce fait, le pays a commencé son expérimentation depuis le premier semestre 2020. Cette phase d’essai qui va durer deux ans a grandement soulagé certains patients qui souffrent de pathologies dont on ne peut soigner ou traiter avec des antidouleurs classiques. Ces derniers pourront ainsi se fournir du CBD sous forme d’huiles, de fleurs séchées ou encore de tisanes en pharmacie hospitalière puis renouveler leur traitement en pharmacie de ville.
L’expérimentation va également s’intensifier avec le traitement des patients souffrant de différents troubles tels que les douleurs neuropathiques, les contractions musculaires, les différentes formes d’épilepsie, etc.
Si cette reforme s’avère déjà bénéfique, la France est encore loin des autres modèles étrangers comme le Canada, les États-Unis, l’Amérique latine et certains pays européens comme le Portugal. En effet, il est à noter que les Canadiens ont grandement avancé dans ce processus en validant la consommation de marijuana pour traiter certaines maladies graves comme le cancer et le sida. Quoi qu’il en soit, la France est sur la bonne voie si ce n’est que pour se baser sur les statistiques, avec près de 11 % de la population française qui a déclaré avoir consommé du cannabis au cours de l’année précédente.